Pratiquer notre passion sans oublier notre sécurité !

Pratiquer notre passion sans oublier notre sécurité !

Prenez bien les infos en amont :
La météo du jour et aussi des jours précédents,
En montagne, l'état du manteau neigeux et les températures en altitude,
N'hésitez pas à contacter les pratiquants et professionnels locaux pour des renseignements supplémentaires !

Surtout, prenez des informations au niveau local :

  • Contact avec la commune pour d'éventuelles interdictions d'accès,
  • Appels aux clubs et/ou professionnels pour connaître les conditions du moment,
  • Affichage sur le lieu des sites de pratique.
  • Vous avez la possibilité de vous renseigner sur l'état des canyons d'un département en contactant le comité départemental de la Fédération

Avec l'ensemble des informations à votre disposition utilisez les outils de prévention des risques pour aider la prise de décisions.

Consultez également le site de recensement des canyons de la CCI : OPAESI (http://www.canyoning.com/ ). N'hésitez pas à croiser les informations avec celles d'autres sites (http://www.descente-canyon.com/ par exemple).

Une fois sur le terrain, si vous avez des doutes ou si tout ne se présente pas comme prévu, n'hésitez pas à renoncer, si tous les indicateurs ne sont pas au vert.

Rappelez-vous que renoncer, ce n'est pas échouer ou abdiquer, c'est simplement préférer un autre projet ou reporter.

ATTENTION: Quand nous avons fait un long trajet en voiture pour accéder au massif, quand nous avons posé un jour de congé pour pratiquer nos activités, nos jugements peuvent être faussés, car nous ne voulons pas "rater" notre week-end.

Pour pouvoir faire le bon choix, et avoir une analyse sereine, pensez à prévoir une belle alternative : un canyon plus facile ou habituellement sec, ou dans un autre bassin versant, ou mieux orienté,

Et pensez à prendre les cordes et tout le matériel nécessaires et adaptés à ce second projet. Il vaut mieux se dire, au final : "j'aurais peut-être pu", que dans l'action: " je n'aurais pas dû ". Une fois toutes ces précautions prises, nous vous souhaitons de belles descentes! 

Les canyons seront toujours là : le plaisir peut attendre, pas la sécurité.

Contexte

Trois ruptures de harnais de canyonisme ont été recensées sur le terrain lors d'activités professionnelles.

L'ENSA1 et son laboratoire d'essais des matériels de montagne ont réalisé des tests sur des harnais de canyonisme utilisés par des professionnels.

Résultats de l'étude de l'ENSA sur les harnais de canyonismme

Les harnais de canyonisme vieillissent rapidement : leur vieillissement est fortement accéléré par l'utilisation aquatique et les conditions de séchage, tout particulièrement l'exposition à de fortes températures et au soleil.

La majorité des harnais ont des valeurs de résistance inférieures aux exigences de la norme dès la première année d'utilisation.

Certains harnais testés voient leurs résistances diminuer de 85%, offrant alors une résistance insuffisante pour retenir une glissade de 10 cm.

Les conditions de séchage des harnais de canyonisme sont essentielles : les harnais ayant été séchés dans une pièce ventilée avec un déshumidificateur et dans le noir obtiennent les meilleures résistances.

Conseils de prévention

L'étude constate que les pratiquants de canyonisme ont une trop grande confiance dans leur matériel et poussent trop loin l'utilisation de leur matériel.

L'étude recommande vivement le séchage des harnais dans un endroit à l'ombre et ventilé ainsi que l'application stricte des contrôles EPI.

Il est INTERDIT de faire sécher ce matériel en l'exposant à de fortes températures (directement posés sur une source de chaleur, un capot de voiture en plein soleil par exemple).

Un utilisateur doit contrôler son harnais régulièrement et faire preuve d'une grande rigueur dans l'application des recommandations édictées par les fabricants quant au suivi des matériels.

Un harnais présentant, lors de son contrôle, le moindre doute sur son état comme par exemple une ceinture ou des cuisses entaillées ou effilochées, même faiblement, une boucle de serrage rouillée ou abîmée, doit être mis au rebut.

L'étude note par ailleurs que les fabricants recommandent actuellement de ne pas dépasser une durée d'utilisation de 10 ans et une durée de stockage de 5 ans, toutes utilisations confondues. Il sera vraisemblablement nécessaire de revoir ces estimations à la baisse, dans le cadre d'une activité canyon, en fonction de la fréquence d'utilisation du baudrier.

Document source, joint ci-après : Philippe Batoux, Michel Fauquet, Alexis Mallon (2020) - Harnais de canyon usure et vieillissement, laboratoire d'essais des matériels de montagne ENSA.

1 : École nationale de ski et d'alpinisme

A la suite de retours d'expériences, d'incidents ou d'accidents impliquant des systèmes débrayables utilisés en canyonisme, La Fédération Française de Spéléologie en partenariat avec le Creps Montpellier, le Creps Auverge-Rhône-Alpes et le laboratoire d'essais de matériel de montage de l'ENSA ont le plaisir de vous informer de la réalisation d'une campagne de tests « canyonisme et débrayeurs ».

Cette campagne de test a cherché à répondre à la problématique suivante : Les différents systèmes débrayables utilisés actuellement permettent-ils de répondre aux exigences de fonctionnalité et de sécurité nécessaires à la pratique du canyonisme ?

L'ensemble des tests ont été réalisés à partir des préconisations d'utilisation délivrées par les constructeurs et disponibles le 20 janvier 2021 ou à partir des manuels techniques de canyonisme pour les débrayeurs libres de droits.

A la date de réalisation de ces tests, et en l'état des notices constructeurs, cette campagne de tests à mis en évidence que certains systèmes débrayables ne permettent pas de remplir leur fonction attendue, avec un niveau de sécurité acceptable en toutes circonstances.

De ce fait, certains systèmes débrayables exposent le pratiquant au risque de chute en hauteur, à l'impossibilité de débrayer la corde de descente ou d'assurer un nageur.

En conséquence, au regard des résultats de cette campagne de tests il apparaît indispensable de faire évoluer l'utilisation de certains systèmes débrayables :

  • Pour les débrayeurs libres de droits : la campagne de tests propose des évolutions techniques permettant une mise oeuvre corrigeant les problèmes constatés.
  • Pour les matériels sous brevet : les résultats ont été communiqués à chacun des constructeurs afin de permettre toutes formes d'évolutions qu'ils jugeraient utiles concernant le produit qu'ils commercialisent. A la suite de cette campagne de tests, certains constructeurs ont déjà fait évoluer leur notice et/ou leur débrayeur: consultez leur site internet.
image

Un article récent de Grimper, revue d'escalade, attirait l'attention sur les nœuds de jonction entre cordes utilisés pour la descente en rappel, suite à un accident dans les Calanques. Cet article, s'appuyant sur de nombreux articles parus outre-Atlantique, pointait la dangerosité de certaines techniques européennes.

Les circonstances de l'accident ne sont pas précisées : type et diamètres des cordes jonctionnées, nœud utilisé, position du nœud en butée ou non contre le relais, qualité de la réalisation du nœud et de son serrage… et une confusion reconnue par les rédacteurs mais non décryptée, est entretenue entre les différents types de nœuds de huit (plein poing, tressé…).

Dans cet article, le nœud (ou type de nœud) remis en question semble être le 8 en plein poing, sans que l'on sache si c'est le nœud effectivement utilisé par le grimpeur accidenté.


Pour rappel, les préconisations de la FFS sont les suivantes :

  • Rabouts de cordes pour les rappels (canyon ou traversées en spéléologie), un deuxième nœud collé au 1er viendra sécuriser le dispositif en empêchant le premier nœud de tourner, comme présenté dans le manuel de canyonisme de la Fédération française de spéléologie (page 177).
  • Rabouts de cordes habituellement utilisés en spéléologie, sur des cordes de progression, la Fédération française de spéléologie préconise le triple 8 (page 126 du manuel technique) ou le pécheur double (page 130 du manuel technique). Ces nœuds doivent être correctement réalisés et serrés avant utilisation.